La 'S' Grand Atelier

Un artiste hors du commun en résidence dans un lieu hors du commun...
Messieurs Delmotte est un vidéaste belge peu ordinaire. L'élément essentiel de son travail est la banalité. Toutes ses «actions» - car c'est cela que représentent les vidéos - se déroulent dans des espaces d'une totale banalité, qui ne semblent investis d'aucun sens. Les «actions» ne sont rien d'autre que la captation neutre d'actes d'une extrême simplicité, presque enfantins. Elles n'ont quasiment aucune dimension narrative et défient véritablement la réalité. L'humour est un facteur important, même s'il n'est pas dominant. Les vidéos de Messieurs Delmotte sont drôles, mais leur but n'est pas de faire rire; le vidéaste n'est pas un clown. Ce qu'il veut, c'est manifester une douce résistance aux suppositions quotidiennes régissant l'existence des gens. Messieurs Delmotte le fait avec une grande conviction - comme s'il ne pouvait pas faire autrement. C'est sa manière personnelle de s'opposer à  la banalité.


► L'expérience «Undo/Redo» 2007-2008
Le travail de la résidence portait sur la création de séquences d'images mises en dialogue par un travail de collaboration entre Messieurs Delmotte et certains artistes déficients mentaux de La «S» Grand Atelier.

Dès l'été 2007 et jusqu'au printemps 2008, les personnalités se sont découvertes en s'appréhendant un peu plus à  chaque rencontre. L'un a suggéré, l'autre a cherché décors naturels et accessoires, et au sein de chaque collaboration un univers propre s'est dégagé. Ensemble, ils ont donné vie à  des séquences vidéo qui font exploser les limites du genre.
A partir des «rushs» d'images produites, Messieurs Delmotte a donc réalisé un document vidéographique de type expérimental et performatif - que ce soit au niveau des actions, des acteurs ou du vidéaste. Une réalisation inédite dans son parcours personnel de créateur contemporain
Outre les qualités artistiques indéniables de ce travail, la pertinence de la démarche relationnelle est à  souligner dans un champ artistique où il est difficile de ne pas stigmatiser le handicap.