Régis Guyaux peint des voitures, il ne travaille pas dans un atelier de carrosserie mais à La «S» Grand Atelier à Vielsalm où il dessine et grave. Des automobiles comme des grasses coccinelles rouges, des libellules à l'embonpoint bleu ou vert. Des lucioles un peu limaces qui illuminent de leur voyage organisé l'obscurité des papiers. Juchées sur leurs pattes avant, assises mollement sur leur arrière-train, s'enfonçant dans le marécage des crayonnés.
Certaines laissent des traces sur le sol des Steinbach comme des insectes qui souilleraient la blancheur des papiers de leurs pattes grasses de charbons - et Régis Guyaux, l'Indien des Indes d'origine, devient un dompteur de coléoptères au flanc de nos terrils. Parfois ces bestioles se carambolent comme des scarabées qui se froisseraient la tôle au ralenti. Accidents doux bienvenus de ces grosses cylindrées dans la profondeur multicolore et infinie des deux dimensions des surfaces.
François Liénard